Je vous écris depuis la rue…

Contre-réforme des retraites : 49.3 – 47.1 et tout le toutim…
Valse des articles et mépris démocratique !

Les mercenaires du gouverneMENT (ministres et autres secrétaires d’État), à la solde des grandes entreprises et de leurs actionnaires, sont passés maîtres dans l’art de la contorsion verbale et du mensonge éhonté. Hier encore, la langue de l’un d’eux fourchait et il reconnaissait que cette « réforme » serait moins juste pour les femmes. Aussitôt, ses complices envahissaient les médias pour nous assurer du contraire, comme cette secrétaire d’État à l’enfance qui osait même déclarer publiquement que cette contre-réforme serait juste pour les enfants ! Pour ses enfants ou pour les nôtres ? Ne nous y trompons pas, cette contre-réforme va profiter aux nanti·e·s de la finance et du capital et se fera sur le dos des classes moyennes et populaires. Une lutte des classes qui ne dit pas son nom et un fossé qui se creuse entre les plus riches et les autres !

Les succès de la première journée de mobilisation et de la pétition en ligne rendent le gouverneMENT fébrile. Il n’a d’ailleurs pas hésité à lâcher ses chiens de garde (lesquels partent à la retraite avant 60 ans), et on peut dire que certains CRS et gendarmes mobiles n’y sont pas allés de main morte. Avant, on pouvait craindre de se faire cribler d’éclats de grenades diverses et variées, perdre un œil, voire même la vie. Désormais, dans le catalogue des sévices dus aux violences policières, on peut ajouter la perte de testicule. Une conception très particulière du débat démocratique, de la justice et du progrès social…

La colère monte dans les rangs de la France d’en bas, parmi les classes moyennes et modestes, voire pauvres : fonctionnaires, salarié·e·s du privé, artisan·e·s, agricultrices et agriculteurs, chômeurs et chômeuses, retraité·e·s… Quelle surprise de voir des manifestant·e·s d’horizons si différents défiler ensemble le 19 janvier, pour exprimer leur mécontentement et leur ras-le-bol. Les classes laborieuses en ont marre d’être méprisées par les « élites » du pays.

D’ailleurs, la dernière trouvaille des « racailles », qui détruisent le programme du Conseil National de la Résistance, est de recourir à l’article 47.1. Jusqu’alors, on savait le gouverneMENT friand de 49.3 : « Vous n’en voulez pas ? Vous l’aurez quand même ! » Désormais, place au 47.1, l’article de la Constitution de 1958 (adoptée à une époque où la France était dirigée par un général), qui vise à raccourcir la durée des débats parlementaires : pas plus de 20 jours à l’Assemblée nationale, sinon on refile le projet au Sénat qui dispose de 15 jours pour statuer !

Ces mercenaires politiques ne dissimulent même pas leur mépris à notre égard. Ils nous maltraitent, ils nous mentent, ils nous appauvrissent, ils grèvent l’avenir de notre jeunesse et, quand ils constatent que la pilule ne passe pas, ils confisquent le débat démocratique en sortant des articles iniques de leur chapeau !

Et ils voudraient que l’on opine du chef et que l’on retourne travailler ? Pour remplir leurs poches et celles de leurs ami·e·s des entreprises du CAC 40 et autres BlackRock ?

La coupe est pleine ! Les manifestant·e·s dans la rue, jeudi dernier, avaient la dignité de celles et ceux qui refusent l’injustice et osent dire NON ! On pouvait lire sur les visages la colère contre ce projet antisocial, on devinait aussi la joie de se retrouver ensemble dans la lutte.

Un signal clair envoyé par celles et ceux qui « manifestent / Avec leurs gueules de travers / Leurs fins de mois qui sonnent clair », comme le chantait si bien Jean Ferrat.

La lutte continue et on ne lâche rien !
Le 31, on retourne dans la rue !