Mesures annoncées par le Président de la République : des miettes pour le secteur privé, et encore moins pour la fonction publique !

miettesOlivier Dussopt, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, a présenté aux organisations syndicales, ce vendredi 21 décembre au matin, la mise en œuvre pour la fonction publique des « mesures » annoncées par le président de la République le 10 décembre dernier.

En effet, pour répondre au malaise mis en évidence par les « gilets jaunes », Emmanuel Macron a annoncé plusieurs mesures de court terme : revalorisation de la prime d’activité, exonération sociale et fiscale des heures supplémentaires, annulation de la hausse de la CSG pour les retraites de moins de 2000 €, et éventuelle prime de fin d’année (versée par les employeurs qui le voudront bien !)

Finalement cette réunion s’est résumée à une simple explication de texte des annonces faites par Emmanuel Macron. En bref, les fonctionnaires, qui pouvaient déjà bénéficier de la prime d’activité (410 000 bénéficiaires sur 5,5 millions d’agents publics), verront celle-ci augmentée comme dans le privé, les heures supplémentaires, (pour ceux et celles qui peuvent en faire, et qui arrivent à en obtenir la reconnaissance !) seront défiscalisées et exonérées de cotisations sociales, la hausse de la CSG sera annulée aussi pour les pensions de moins de 2000 €. En revanche, bien sûr, aucune « prime exceptionnelle » ne sera versée aux agents de la fonction publique, réduction de la dépense publique oblige… sans commentaire.

Solidaires a indiqué que nous attendions plus qu’une explication de texte.

En effet, le rendez-vous salarial de juin 2018, comportait quelques mesures qui n’étaient pas négatives, mais qui
n’étaient en rien des mesures salariales.

Nous attendions au moins une réponse à la lettre intersyndicale du 19 décembre (Solidaires, CGT, FSU, CGC, FA-FP).

Le gouvernement demande aux patrons du privé de verser une prime exceptionnelle, mais ne l’applique pas aux agents du public, sauf exception (policiers mobilisés lors de la « crise des gilets jaunes »). Or tous les fonctionnaires concourent aux services publics. Quelques miettes sont accordées, mais les questions importantes ne sont pas traitées.

Donc, in fine, tout sera payé par des « économies » sur le service public et la fonction publique.

C’est tou.te.s ensemble qu’on va gagner !

C’est au contraire au rétablissement de l’ISF qu’il faut procéder, et à une réforme fiscale juste.

Nous insistons sur la nécessité de mesures générales, contrairement à un saupoudrage très ciblé.

Solidaires exige (rappel de ce qui figure dans le courrier CGT, FSU, Solidaires, FA, CGC du 18 décembre) :

  • l’attribution de points d’indice supplémentaires,
  • la revalorisation immédiate de la valeur du point d’indice,
  • un plan de rattrapage des pertes de pouvoir d’achat intervenues ces dernières années,
  • l’amélioration des carrières, notamment féminisées, et de la grille indiciaire, ce qui va à l’encontre des mesures envisagées par le gouvernement d’individualisation et de rémunération au mérite,
  • l’abrogation de la journée de carence,
  • une véritable et pérenne compensation de la hausse de la CSG.

De plus, pour Solidaires :

  • il faut favoriser le partage du travail plutôt que les heures supplémentaires,
  • il ne faut pas exonérer de cotisations sociales les heures supplémentaires, qui ne contribuent pas dans ce cas à la protection sociale. Il y a urgence à repenser le financement de cette protection sociale.
Plus d’un million d’agents publics, fonctionnaires et contractuels, ne gagnent qu’environ le SMIC et sont en situation d’urgence sociale.
Pour les salariés du public comme du privé, des nèfles pour Noël !
Nèfles