Décès de Patrick Labatut

C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès de notre camarade Patrick Labatut, le mercredi 13 octobre 2021, à l’âge de 63 ans.

Les membres de SUD Rural Territoires sont très touchés par les marques de sympathie qui lui ont été adressées, dont voici une sélection.

Solidaires Météo :

C’est avec une très grande tristesse que nous avons appris le décès de Patrick. Patrick était enthousiaste, engagé, percutant. Pour les militants toulousains de Solidaires Météo, c’était une figure incontournable dans toutes les actions que nous avons pu mener. C’était un pilier toujours présent et nous le rencontrions régulièrement lors des manifs toulousaines. Il a contribué à assoir la place de Solidaires Fonction publique dans les instances notamment à la SRIAS Midi Pyrénées maintenant Occitanie (Section Régionale Interministérielle d’Action Sociale), il a su fédérer lors de la fusion des régions les représentants Solidaires du Languedoc Roussillon et de Midi-Pyrénées. ‌Nous sommes convaincu que Sud Rural continuera à porter son combat et ses valeurs. Solidaires Météo apporte aux militants de Sud Rural Territoires toute sa sympathie dans ce moment difficile. Solidairement votre, Pour Solidaires Météo : Michèle Blanchard et Marc Falempin-Creusot

SUD Recherche-EPST :

Patrick Labatut vient de nous quitter brutalement alors qu’il se consacrait, avec l’énergie militante qu’on lui connaît, au douloureux dossier des Prions, à la suite de la maladie contactée par l’une de ses anciennes collègues INRAE travaillant à l’ENVT.
Il disait d’ailleurs sa satisfaction de voir que cette alerte prions était l’objet d’une mobilisation syndicale unitaire, un constat qui l’aidait sans doute à surmonter les difficultés de cette rentrée.
A l’heure de ses obsèques ce mardi 19 octobre, nous adressons à sa famille et ami-es, à ses camarades de SUD-Rural Territoires ce message de sympathie.

Patrick, ton combat pour un monde meilleur, plus solidaire, continue.

De la part de la branche INRAE de SUD-Recherche EPST et de collègues SUD-Education de Toulouse, Jérôme Juille et Patrick Gestin

Solidaires 31 :

Quand on interroge les camarades sur Patrick, le mot qui revient le plus, c’est « toujours ». Un mot approprié à la journée, paradoxalement. Toujours, pour toujours là, toujours présent, toujours solide, toujours disponible, toujours bienveillant, toujours solidaire.
Toujours là, depuis toujours : Patrick est un militant de la première heure, de ceux qui ont marqué la création de l’interpro. Gilles de l’UDIRS se souvient de lui aux premières heures de Solidaires, et bien que militant dans un milieu pas facile, participant à toutes les aventures de l’union locale, au pigeonnier, à la Poste de Bagatelle, aux Arènes, à Babinet.
Pour Christian, de Solidaires Finances Publiques, Patrick est un fidèle, un camarade qui ne néglige aucune question collective, qui embrasse tous les combats, du public comme du privé. Patrick, c’est aussi celui qui se colletine les tâches du quotidien, la bibliothèque, la trésorerie, le camion, l’organisation des manifs… Toutes ces petites choses sans lesquelles les grands combats ne se mènent pas.
Patrick n’a jamais reculé devant les défis: les camarades de Solidaires Météo parlent de « pilier » et rappellent qu’au niveau régional, il a contribué à asseoir la place de Solidaires Fonction publique dans les instances notamment à la SRIAS Midi Pyrénées (Section Régionale Interministérielle d’Action Sociale) , il a su fédérer lors de la fusion des régions les représentants Solidaires du Languedoc Roussillon et de Midi-Pyrénées. Olivier de Sud Recherche se souvient qu’au début des années 2000, Patrick, déjà là, avait su rassembler les camarades de Sud éduc, Sud Recherche et Rural pour obtenir une représentation auprès de la Fédération de la Recherche. Patrick était prêt à assumer des mandats, au sein d’une interpro où les camarades préfèrent souvent les manifs au boulot de dossier, lui savait l’importance de mener les deux de front. A l’école véto, il était secrétaire du CHSCT et élu au CA. Son plus court mandat, il l’a exercé comme président du CA, rien que ça.
Certes, ça n’a duré que quelques instants, le temps de l’élection du nouveau président officiel, mais dans ce laps de temps, Patrick a réussi à blaguer, à vanner pour rire mais pas que, et à apporter sa guouaille canaille dans le fauteuil feutré de l’Institution: 30 ans de boutique, c’était bien le minimum !
Patrick, c’est une énergie et une histoire militante. Énergie qui déborde, Histoire brouillonne mais intransigeante. Fred de Sud Collectivités Territoriales se souvient de ce jour où il revient vers le monde syndical après une pause, et où Patrick l’emmène dans sa voiture pour aller soutenir des camarades en lutte à Saint Gaudens. Avant de monter, il a fallu dégager le siège passager de tous les textes des luttes en cours, des kilos de papier d’où ressortent tous ces engagements, les luttes passées, perdues, en cours, des appels des collectifs, toute cette force militante que Patrick pouvait embrasser et incarner. En une dizaine de secondes, cette paperasse mais bien plus que ça: dernier filet avant la perte d’humanisme, la nécessité d’être ensemble.
Être ensemble, au-delà des disparités de statut, de situation: Patrick, c’est aussi le visage de
l’interpro dans le 31. Quand elle a commencé à prendre en charge le bureau de Solidaires 31, Nahima de Sud éduc se souvient de la place prépondérante de Patrick: présent à toutes les AG, tous les congrès, aux bureaux ouverts… Pour elle, l’union locale, c’est surtout Patrick, ses interventions ponctuées de « Comment dirais-je ? », ses bretelles et ses chemises un peu serrées. Christian parle de son « grand respect de l’interpro », qu’il a fait vivre avec une constance dont peu d’entre nous sont capables.
Ce respect du syndicalisme, qu’il a pratiqué comme un art, nous ne lui rendons tous et toutes, modestement.
Patrick était aussi un vrai militant du mouvement social: dès le lendemain de l’explosion d’AZF, le dimanche soir, au local de Soldiaires, il participait à la création de « Plus jamais ça! » Il a été parmi les premiers à sentir qu’il se passait quelque chose de fort avec les Gilets Jaunes, et Fanny de Sud éduc se souvient de cette AG historique rue Delpech, et de l’intervention déterminante de Patrick, pour nous pousser à y aller, pour de bon, pour de vrai, sans tergiverser, parce que c’est là qu’un combat se mène, qui va faire trembler la Macronie. Alain de Sud Santé sociaux rappelle que Patrick n’était pas un homme d’appareil, mais d’action. Il était là pour faire avancer les idées, mais aussi bloquer les rouages de l’économie. Stéphane de Sud Collectivités Territoriales se souvient qu’on
retrouvait Patrick partout où ça bougeait.
Tous les camarades rappellent que Patrick était toujours du côté des « petits », des peu nombreu-ses, il savait ce que c’était d’être dans un placard professionnel. Isa de la commission féministe se souvient que Patrick a toujours été très attentif aux questions féministes, aux combats des personnes LGBTQI+, qu’il intégrait ces luttes à son combat syndical, avec sincérité et constance. Contre le harcèlement sexuel il était intransigeant, offensif, courageux. Pour Alain, Patrick était un « prolo » qui rappelait toujours l’importance du « bas », qui favorisait l’expression des minorités: pas un homme d’appareil, mais un homme d’écoute, de dialogue.
Tous et toutes nous nous souvenons de sa mesure, de sa capacité à créer du consensus, il est celui, quand le vent des désaccords nous emporte, qui savait calmer le jeu, rappeler que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous oppose. Il connaissait l’importance du vivre et du militer ensemble.
Tou.te.s saluent sa patience militante, sa constance, sa fidélité sur la durée, son refus de la facilité. Domi de Sud éduc se souvient qu’il nous chambrait pour notre côté libertaire: il savait rire et faire rire des dissensions, discuter quoi qu’il arrive, maintenir le lien, il avait cette capacité plutôt rare dans notre camp, à se remettre en question, à changer d’avis. Elle évoque le vide que son absence va laisser à Babinet.
Pour Didier de Sud rural, Patrick est comme un membre fondateur de la famille syndicale.
Qui aujourd’hui nous laisse un peu tous orphelins.