Télétravail dans les directions départementales interministérielles

Une application au bon vouloir des directions

Le 29 octobre 2020, le Premier Ministre annonçait à l’Assemblée Nationale que le télétravail devait être généralisé dans l’administration pour l’ensemble des tâches pouvant être télétravaillées. Cette position a été réaffirmée par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur à l’issue du CHSCT des DDI du 6 novembre.

Pourtant, cette consigne est loin d’être appliquée partout comme il le faudrait. Pire même, certains directeurs, sur consigne des préfets ou de leur propre initiative, bloquent toute possibilité de télétravail, y compris pour les agents volontaires et dont les tâches sont entièrement télétravaillables, et y compris pour des agents vulnérables. La moyenne de jours télétravaillés s’établit à environ 3 jours/semaine selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur au CHSCT du 2 décembre, et alors même que les chiffres des contaminations remontent. Les raisons des blocages sont diverses, du manque de préparation des services au manque de confiance dans les agents : pour combien de directeurs encore, un jour de télétravail est un jour non travaillé ? Pourtant, le premier confinement a montré que les agents de nos ministères sont capable d’être efficaces, même en mode dégradé, depuis leur domicile, pour peu que les conditions soient mises en place pour ce faire.

Il n’est pas normal que des agents qui demandent à être placés en télétravail, conformément aux consignes du gouvernement, doivent encore se rendre sur site, malgré le fait que leurs tâches soient entièrement réalisables en télétravail. Le recours massif au télétravail est nécessaire, aussi bien pour protéger les agents individuellement que pour réduire globalement la diffusion de l’épidémie sur le territoire national.

Ce télétravail imposé, et en mode dégradé, doit se faire avec un accompagnement renforcé, afin que les agents de nos ministères ne se retrouvent pas isolés, alors que le re-confinement réduit massivement les liens sociaux en dehors du travail. Cela passe notamment, par des relations accrues avec l’encadrement en cas de besoin, mais qui ne doivent pas prendre la forme d’une surveillance généralisée.

Pour les agents qui ne sont pas équipés en matériel, il doit également être possible d’emprunter le matériel informatique mis à disposition au bureau, comme cela se fait par ailleurs dans le privé. Ici aussi, l’État montre là le peu de confiance qu’il porte à ses agents, soupçonnés de vouloir voler le matériel.

Enfin, alors que l’hiver s’installe peu à peu sur la France, la prise en charge des frais induits par le télétravail (électricité, chauffage…) est impérative. Ce n’est pas aux agents de supporter le cout de la pandémie, ou de devoir choisir entre leur santé et leurs finances.

À ce titre, la suspension du jour de carence en cas de COVID est une bonne chose.

Il reste maintenant à supprimer la notion même de jour de carence pour toutes les maladies, dans le public comme dans le privé.